angels like you (lucia)

(SURNOM) : unique syllabe qui colle aux bouches ; et avec, le goût puéril des souvenirs fanés de force. !!lulu luLU LULU!! – les échos fusent dans l’cerveau!! lulu, vient mettre la table!! grondait papa ; lulu, tu l’as foutu où mon putain d’portable!! s’plaignait l’grand frère ; lulu!! qu’maman disait – ou plutôt elle n’disait rien, maman. elle s’contentait d’frapper, maman. (ÂGE) : le soir tombé, les constellations prennent vie – l’infini ébloui. c’est drôle, l’éternel ; de s’dire qu’ça sera là pour toujours, qu’on aura jamais l’temps d’compter toutes les étoiles de c’putain d’ciel noir. l’année vingt-deux entamée, et c’est l’angoisse d’la mort qui la prend quand ses opales divaguent vers le là-haut. combien de perles célestes pourra-t-elle admirer, combien pourra-t-elle en toucher, avant qu’son âme jalouse s’offre à elles, sans retour. (DATE DE NAISSANCE) : eux, ils disent qu’elle est immortelle, lucia ; qu’elle vit trop bien trop fort trop lourd pour pouvoir mourir un jour. gamine née la mer tatouée aux yeux : l’encre s’en est échappée, le dix-huit février quatre-vingt-dix-huit. et dans son cœur tourmenté, les maelstroms continuent de souffler, enragés à l’idée, d’un jour, ne plus exister. (NATIONALITÉ) : united states of america. ça fait beau sur l’papier, ça sonne puissant ; ça rend fier. mais lucia, quand elle lit l’journal, quand elle descend dans la rue, elle a l’cœur brisé d’voir toute cette misère ambulante, saupoudrée d’mensonges et d’confettis. l’american dream attendra, pour l’éternité certainement. (ORIGINES) : survoler la mer pour atterrir au soleil. ça remue dans son crâne chaque soir ; l’envie d’se casser dans l'pays d’maman. en espagne, ils ont l’air heureux, ils ont l’air chantant. ils ont l’air libres, ils ont l’air de vivre. en espagne, ils sont comme lucia rêverait d’être ; pourquoi maman n’est pas comme lucia rêverait d’être ? (OCCUPATION) : l’odeur d’la fumée, des vases cassés. les cris d’maman, le silence de papa, les pleurs d’une fratrie toute entière. passé hanté qui lui dicte un présent fatigué : panser les plaies, repenser les cœurs. dans sa tenue blanche, ses sabots couinant d’infirmière, son corps erre dans les corridors de l’hôpital – prête à réconforter les âmes un peu trop abîmées, un peu trop esseulées. (STATUT CIVIL/ORIENTATION SEXUELLE) : divaguer de bouche en bouche, de lit en lit, sans prendre en compte les courbes qui la touchent. mais elle reste seule, lucia, mal accompagnée d’sa propre présence. parfois, une seconde ombre fusionne ; et le temps d'une nuit une seule, les ténèbres leurs sont dédiés.  (PRONOM) : elle ;; (GROUPE) : summer ;; (AVATAR) : ella purnell ;; (SIGNES PARTICULIERS) : des cicatrices vestiges du passé ; des grands yeux explosifs d’émotions ; des tatouages pleins de dos.